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Présentation de la série

 

Isabelle Fur nous propose une nouvelle série, poursuivant son travail de recherche sur l’interaction entre les corps et leurs espaces d’évolution, interrogeant les formes et les couleurs qui les animent. A la croisée d’influences allant de l’art aborigène aux dentelles et ornements bretons, ce sont bien les fausses évidences qu’il convient d’analyser, et les étrangetés qu’il est proposé de conjuguer.

 

Réalisées aux Antilles tourmentées par les identités volées, ces compositions proposent une réflexion sur la coexistence entre des êtres immobiles, qui ne livrent mot, s’élèvent, luttent avec leurs ombres ou irradient de secousses d’eux-mêmes un environnement dont on ne sait s’ils sont le sujet.

Ces âmes animées semblent nous fuir et nous ignorer, mais convoquent une implacable familiarité, tant leurs gestes et mouvements ont pu être les nôtres et notre intimité.

 

La poésie d’Isabelle Fur est teintée d’inquiétude, comme toute poésie véritable. Elle s’autorise un pas subtil vers la violence symbolique : l’être, adulte ou enfant, se détourne, ignore, celui qui lui prête son regard pour lui dire le monde, nulle main tendue ne se trouve consolée, nul mot ne peut être entendu.

 

Là où de précédentes séries de l’artiste nantaise consentaient à nous répondre par le regard glaçant de celui qui existe, nous et nos contemporains n’en valent sans doute désormais plus la peine.

Et si ces êtres -nous-mêmes ?- finissaient pas se retourner ? Rien ne ressemble au travail d’Isabelle Fur, dont l’esthétique, faussement simple, raconte avec sophistication nos temps troublés.

 

 

Présentation de l’artiste

 

Née en 1980 à Saint-Brieuc, Isabelle Fur est artiste professionnelle depuis 2006. Formée à l’aquarelle, puis diplômée de l’Ecole Pivaut (Nantes), elle a notamment été soutenue par les galeries Albane (Nantes), Artis (Pont-Aven), Yves Halter (Rennes), Dollita (Quiberon), Passe-Partout (Saint-Brieuc) et a exposé au salon des artistes français au Grand Palais. Elle vit actuellement à la Martinique.

 

Grande voyageuse (Afrique, Asie, Amériques), elle se définit comme une « chercheuse » aux influences contrastées et complexes, servie par une technique exigeante : acrylique sur toile exclusivement au pinceau, avec travail d’aplats et de croquis, afin de marier espaces, formes et couleurs dans une vibration originale, visant à surprendre les instants.